Asgrim et le cheval dérobé aux dieux

Asgrim et le cheval dérobé aux dieux

Roman jeunesse

Tout public à partir de 11 ans

Mention spéciale du prix Chapitre Nature 

paru chez l’Harmattan en 2008 (collection jeunesse)

Mais pourquoi Asgrim et le cheval dérobé aux dieux ?

Le point de départ a été un voyage en Norvège. Été 2001. La troupe des Oiseaux Fous, superbe cirque contemporain dirigé par Raymond Peyramaure, et dont faisait partie Céline, ma circassienne de fille aînée, avait été invitée à présenter son spectacle « brumes » en Norvège, à Sandvika, non loin d’Oslo. Dix représentations prévues. Plus donner des cours aux élèves de l’école de cirque d’Oslo. Mon amie Catherine, compagne de Raymond, était chargée du théâtre d’ombres. Solune, le fils de Raymond et Catherine, était âgé de quatre ans et demi. Mon propre fils, Keny, en avait six. Les deux garçons étaient très copains. Catherine m’a donc proposé d’accompagner le déplacement du cirque, tous mes frais étant pris en charge, afin de m’occuper de Solune pendant qu’elle travaillerait. Ça ferait un copain à Solune et ça lui éviterait de payer une nounou. Et pour Keny et moi, ce serait de belles vacances gratis !

Tu parles si j’ai sauté sur l’occasion !

Vacances de rêve, en effet, au bord d’un fjord magnifique, avec deux petits garçons délurés et enthousiastes… Visite du musée viking à Oslo. Coup de cœur.

Au retour, Céline m’offre l’extraordinaire bouquin de Régis Boyer : « Les Vikings ». 

Passionnant. J’y apprends que si les Gaulois avaient peur que le ciel leur tombe sur la tête, les Vikings, eux, avaient peur que le printemps ne revienne jamais. Pour éviter cette catastrophe, ils sacrifiaient le jour du solstice d’hiver, un animal de haute valeur. Mouton dodu, vache, taureau… Il ne fallait pas se moquer des dieux. Rarement, si la trouille était vraiment très grande, ils se décidaient à sacrifier l’un de leurs meilleurs chevaux. Voilà, je tenais l’idée.

Le travail d'écriture

L’idée, c’est bien joli. Mais ensuite… Y’a du boulot ! La documentation, d’abord. Lire au sujet des Vikings tout ce qui me tombe sous la main. Y compris les sagas islandaises et leurs litanies de généalogies… Parfois un peu indigeste.

Les paysages ? J’en avais eu un bel aperçu durant ce fabuleux voyage. Et puis je pouvais toujours m’inspirer de photos.

L’histoire elle-même me vient petit à petit, aussi bien en me promenant à cheval qu’en nettoyant les crottes de mes chiens. Aussi bien en préparant une salade qu’en balayant ma cuisine.

J’écris à proprement parler de treize heures trente à quinze heures trente. Le matin est absorbé par le travail avec les chiens, les chevaux, le jardin. À quinze heures quarante cinq, mon petit bonhomme sort de l’école, et alors, il n’est plus question de tranquillité. Il faut d’abord aller jusqu’à l’étang pour distribuer quelques friandises aux carpes. C’est un rituel incontournable. Puis le goûter, puis les devoirs, puis les jeux, puis la préparation du souper, puis manger, puis raconter une histoire. Enfin deux histoires, même : une en anglais, une en français… Et quand le petit bonhomme est enfin au lit et bien endormi… ben la maman n’a plus du tout envie d’écrire. C’est l’heure de sa lecture à elle toute seule.

Envoi à quelques éditeurs. C’est l’Harmattan qui prend. Mais… ça fait trop de pages. « Vous comprenez, c’est une question de prix. Si on vend trop cher un roman jeunesse, personne ne l’achète. Il faudrait retirer une vingtaine de pages, pour que ça soit vendable. »

Vingt pages ? Ouh là ! Ça fait beaucoup, ça ! Au boulot, ma vieille. (Vieux souvenirs de lycée, quand il fallait s’atteler aux « résumés de textes ») Ça ne fait pas de mal, d’ailleurs. En relisant, je découvre des redites. Quelques lourdeurs. Quelques passages inutiles. En grattant bien, je parviens à soustraire une douzaine de pages. Plus, je n’arrive pas, à moins d’enlever un peu de ce qui me semble inenlevable. Discussions serrées avec l’éditrice. Bon. On peut tricher sur la grosseur de la police, pour arriver pile-poil au nombre de pages maximum. Finalement, ça fait une écriture un peu serrée. Tant pis.

La récompense ? Elle vient toujours des jeunes lecteurs. Ils aiment. Ils me le disent, lorsque je les rencontre. Dans les salons du livre, par exemple.

Illustration

Chez l’Harmattan, j’avais déjà publié, trois ans plus tôt, « Le ventre de l’arbre ». L’éditrice m’avait demandé de proposer plusieurs illustrations possible pour a couverture. J’avais envoyé quelques dessins et quelques photos, et l’éditrice avait choisi l’un de mes gribouillis au crayon. C’est pourquoi j’ai donc de moi-même présenté un dessin et une gouache. 

Mais cette fois, l’éditrice a préféré faire appel à un illustrateur professionnel. C’est un jeune russe nommé Igor Mekhtiev qui s’est donc chargé de l’œuvre. J’avais précisé que je tenais à ce qu’apparaissent le chien, le cheval et les corbeaux. Le cheval n’a pas vraiment l’allure d’un fjord, mais tant pis. La couverture me plaît bien quand même.

Asgrim et le cheval dérobé aux dieux

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