Cheval-Soleil

Cheval-Soleil

Roman jeunesse

Tout public à partir de 10 ans

Prix du Roman Jeunesse 2000, décerné par le Ministère de la Jeunesse et des Sports.

Paru chez Hachette en 2001, réédité en 2008. Épuisé chez l’éditeur. 

On peut le trouver d’occasion, en fouinant sur Internet, chez les bouquinistes, ou encore dans les brocantes.

La vie mouvementée d’un étalon sauvage à la robe d’or, en Amérique du Nord, à la fin du dix-neuvième siècle. Tout en restant libre, il se lie d’amitié avec un jeune Cheyenne infirme. Ensemble, ils empruntent le chemin de la rébellion.

 

Si tu es adepte de la liseuse électronique, joliment baptisée « liserine » par mon Oswald, tu peux acheter « Cheval-Soleil » en version ebook pour la modeste somme de 2,50 € : tu le recevras sous les formes PDF et e-pub, à toi de choisir celle qui conviendras le mieux à ton confort de lecture.

 

             Ce roman a inspiré un dessin animé réalisé par Jean-Jacques Prunès pour les films de l’Arlequin, FR3 éditions, dans la collection

« les grands textes de l’enfance »

● Prix du Meilleur Film TV Festival Animadrid (Espagne)2004

● Prix du Meilleur Film TV au Festival d’Auch 2005

● Mention spéciale au festival d’Annecy 2005

● Prix du meilleur film TV au festival de Kecskemét (Hongrie)2005

● Prix Special du Jury, 2005 China International Cartoon and Digital Arts Festival (Chine) 2005

(Le DVD comprend deux dessins animés : « cheval-soleil » et « Catfish blues », d’après le roman de Gérard Herzhaft, paru aux éditions du Seuil. On peut le commander sur le Net.)

Séquence émotion !

Ce prix, quelle émotion ! Il est décerné chaque année à un manuscrit destiné aux enfants de huit à douze ans, sous couvert d’anonymat. Une chance pour une écrivine jamais publiée et totalement inconnue, de se mesurer à des romanciers déjà reconnus, qui ont eux aussi la permission de participer à l’épreuve.

Obstinément, pendant quinze ans, j’avais envoyé chaque année un manuscrit, sans grand espoir d’être un jour l’heureuse élue, sachant que le comité de sélection recevait entre 150 et 200 manuscrits. Dix d’entre eux se trouvaient être sélectionnés pour être présentés aux jurys : un jury d’adultes et un jury d’enfants. J’envoyais régulièrement des manuscrits à des éditeurs, toujours refusés avec la mention bateau : « ne correspond pas à nos collections ». Alors que je sélectionnais avec soin des éditeurs qui présentaient des livres de la même veine, mais bref… (Je leur pardonne, sachant le nombre énorme de manuscrits qu’ils reçoivent, les pauvres.) Je me disais donc chaque année, en écrivant mon petit roman jeunesse : « je n’ai pratiquement aucune chance, mais quand même, si un jour je décrochais ce prix, ce serait la porte ouverte à l’édition. »

Et la quinzième année… le mythique et fameux an 2000, un coup de téléphone m’annonce la nouvelle. J’ai d’abord cru à une blague de mauvais goût. Mais non. C’était bien VRAI ! Cela pouvait m’arriver, à MOI ! Ma réaction ? Les larmes ! Toute la semaine qui a précédé la remise des prix, au salon du livre jeunesse de Montreuil, j’ai été rongée par le doute. Il a bien fallu que j’y croie quand j’ai reçu par la poste mon billet de train.

Soupçonnant qu’on allait le demander un petit discours, j’ai essayé d’ l’auto-suggestion : « non, je ne pleurerai pas,  non, je ne pleurerai pas, non, je ne pleurerai pas. » Tu parles ! Je n’ai pas pu aligner deux mots sans éclater en sanglots !

Quand même, (pourquoi le cacher ?) ça titille un petit peu l’amour propre de voir les journaux s’emparer du sujet. Bon, c’est pas la célébrité nationale, faut pas exagérer. ce sont seulement les feuilles de chou régionales, trop contentes d’avoir quelque chose à raconter. Rabat donc un peu ton caquet, l’écrivine !

Mais pourquoi Cheval-Soleil ?

Oh ! Ça faisait longtemps qu’il me galopait dans la tête, celui-là.

Peut-être même très très longtemps. Depuis ma toute première distribution des prix ? Mais oui, ça existait encore, quand j’étais petite fille, ce truc-là. C’était bien avant que 1968 ne passe par là. J’avais quatre ans. Je me demande encore de quel prix il pouvait bien s’agir, mais en tout cas, il était plus que précieux, ce livre-là. L’histoire d’un petit Indien qui rêvait d’un cheval. Je me souviens du vieux monsieur qui me l’a donné en me disant : « ça te plairait, l’histoire d’un cheval blanc ? » Si ça me plaisait ? J’étais déjà folle amoureuse des chevaux. Aucune autre histoire n’aurait pu me faire plus de plaisir ! Et d’ailleurs, je le conserve toujours très précieusement dans ma bibliothèque.

extraits du livre : « Le petit Indien »
texte de Ch. Zolotow
illustrations de L. Weisgard
éditions des deux coqs d’or

Je devais avoir environ huit ans quand je me suis posée pour la première fois la question : « mais pourquoi c’est les cow-boys les gentils et les Indiens les méchants ? » Ça ne me paraissait pas juste. Et quand on jouait aux cow-boys et aux Indiens (c’était la mode à l’époque), j’étais toujours un Indien. J’avais un arc taillé dans une branche de noisetier, avec une vulgaire ficelle qui servait de corde. Mes flèches ne volaient pas bien loin, mais elles volaient.

Adolescente, j’ai pleuré en découvrant l’histoire de la « piste des larmes. »

J’ai longtemps songé à écrire l’histoire d’un cayuse, en le faisant parler à la première personne. (l’influence de la comtesse de Ségur et de ses « Mémoires d’un âne »?) Mais je me suis vite rendue compte que cela me limitait, surtout si je ne voulais pas trop verser dans l’anthropomorphisme.

Le suicide d’un jeune voisin âgé d’une vingtaine d’années, qui n’a pas supporté, après un accident de voiture, de rester paralysé des deux jambes, m’a profondément bouleversée. Cet événement n’est probablement pas resté sans influence sur le choix de mon sujet.

Quant au héros à robe d’or, à vrai dire, j’avais mon modèle à la maison !

Elle s’appelle Athéna, c’est ma jument à robe d’or. Elle est entrée dans ma vie alors qu’elle n’était encore qu’une petite sauvageonne âgée d’un an. Elle en a trente-deux à l’heure où j’écris (Mars 2020).

Voici deux photos séparées par seize années :

Décembre 2000. Je venais d'apprendre que ce fameux Prix du Roman Jeunesse m'était attribué. Il me semblait indispensable de remercier Athéna du rôle qu'elle avait joué dans l'écriture de Cheval-Soleil.
16 Septembre 2016. Retrouvailles. Je venais de rentrer de ce long périple en roulotte qui avait duré deux ans et trois mois. Deux ans et trois mois séparée de ma vieille Athéna, que j'avais tant craint de ne jamais revoir, compte tenu de son grand âge. Séquence émotion.

Février 2023… Athéna vient de rejoindre les prairies éternelles.

Elle aurait eu 36 ans le premier Avril.

Petit à petit, l’histoire a pris forme. L’écrivine s’est plongée dans des tonnes de bouquins. Au sujet des Amérindiens, la documentation ne manque pas. Passionnante et désespérante à la fois. Indignations et crises de larmes. Elle n’a toujours pas compris, l’écrivine, pourquoi les présidents américains et leurs sbires qui ont commandité cet affreux génocide n’ont jamais été voués aux gémonies par l’Histoire comme a pu l’être un Hitler, par exemple. Parce que la destruction a été voulue, calculée, délibérément méditée…

Anecdote

Pour envoyer le Manuscrit au ministère de la Jeunesse et des Sports, il y avait bien entendu une date limite. Or, c’était la toute première fois que j’écrivais une histoire directement sur un ordinateur. Comment je faisais, avant ? Un bon vieux stylo et du papier. Puis je recopiais le tout en tapant sur une bonne vieille machine à écrire. Car bien entendu les vrais manuscrits n’étaient pas admis. Trop fatigants à déchiffrer. Parfois je devais retaper toute une page parce que les corrections au ruban blanc étaient trop nombreuses et ça ne faisait vraiment pas beau du tout. L’année d’avant Cheval-Soleil, j’avais pour la première fois sous les doigts un ordinateurs. J’avais comme d’habitude écris mon roman avec un stylo, puis je l’avais recopié en tapant sur l’ordinateur comme je l’aurais fait sur ma machine à écrire. Mais ce qui était génial, c’était que je pouvais corriger autant que je voulais ! Donc, pour Cheval-Soleil, je m’étais dit : « pourquoi perdre du temps à écrire sur du papier ? » En plus, en jetant mes idées directement sur l’ordinateur, j’épargnais des arbres. Génial. J’avais donc déjà écrit une bonne soixantaine de pages. J’enregistrais consciencieusement mon labeur toutes les quatre ou cinq pages. Il faut maintenant que j’avoue qu’à côté de l’ordinateur, il y avait… un paquet de caramels. Mon fils, âgé de quatre ans à l’époque, tournait autour de moi en reniflant la friandise. Il m’a demandé s’il pouvait prendre un caramel, et sans attendre la réponse, il s’est emparé du paquet, en touchant je ne sais quoi sur le clavier. Soixante pages d’un coup effacées ! Comme je venais de taper trois pages non enregistrées, je me suis bêtement figurée qu’il fallait que je tape sur « enregistrer » pour ne pas les perdre. Sauf que… j’ai enregistré l’effacement total ! Impossible de retrouver quoi que ce soit. J’étais vraiment une grosse nunuche avec l’ordinateur en ce temps-là. Impossible de récupérer quoi que ce soit. Je n’ai aucune idée de ce que j’ai bien pu traficoter, mais même dans la corbeille je n’ai rien pu retrouver. Tout à refaire ! Et il ne restait qu’un mois avant la date limite. Atterré par mon désespoir, mon compagnon m’a proposé : « écoute, tu ne fais plus rien d’autre pendant un mois. Je me charge de tout le boulot. Comme ça tu n’auras rien d’autre à faire que d’écrire. » C’était très méritant de sa part, car il avait plutôt tendance à se moquer de ma manie d’écrire. Il n’était pas très encourageant, d’habitude. Il se demandait pourquoi je m’obstinais à pondre un roman par an pour ce fichu concours que je n’avais quasiment aucune chance de remporter. « Quand même, me dit-il, si tu avais écrit ton premier jet sur papier, ça ne serait pas perdu. Tu n’aurais qu’à recopier. Ces machins (il parlait des ordinateurs) ça n’inspire vraiment pas confiance. » Réponse de notre petit diable : « Oh, tu sais, Papa, le papier, ça peut brûler ! »

Et quelques mois plus tard, à l’annonce de l’heureuse nouvelle : « Tu vois, Maman, c’est grâce à moi que tu as eu le prix. Parce que sûrement que ta deuxième version, elle était beaucoup mieux que celle que j’avais effacée ! »

Pourquoi pas ?

Cheval-Soleil

4 commentaires sur “Cheval-Soleil

  1. Très belle histoire de vie qui fait tellement écho pour moi ! L’amour des chevaux, l’écriture, les amérindiens et le handicap. Signe du destin ? Merci pour tout ce vous partagez. Je vais prendre connaissance de votre ouvrage. Colette

  2. Mon fils de 10 ans a un devoir à faire pour le collège, sur votre livre : une boite de lecture, ça s’appelle…Vous connaissez le principe? Alors, comme il n’aime que les mangas, nous lisons Cheval soleil en lecture partagée à voix haute, une page lui, une page moi et ainsi de suite…Seulement voilà deux fois que je pleure en lisant…Il ne comprend pas mon fils pourquoi sa maman pleure, même s’il a bien intégré qu’il y a quelque chose de dramatique dans ce génocide. La force du lien entre les deux héros, l’un à 4 jambes et l’autre sans…
    Alors voilà, je voulais vous dire que , par votre faute, il ne voudra sûrement plus lire avec moi! Ou, à la rigueur, des romans d’amour!

    1. Bonjour Laetitia ! Que voilà un commentaire pour le moins original ! Vous allez me faire culpabiliser… Vous pouvez dire à votre fils que moi-même j’ai pleuré en écrivant cette histoire. Le plus dur pour moi a été le stade de la documentation, car j’ai lu beaucoup de livres concernant ce génocide, dont certains écrits par des Amérindiens. Certaines de ces lectures étaient très difficiles à avaler émotionnellement. Mais il existe beaucoup de livres pour enfants qui ne sont pas du tout dramatiques, certains même sont drôles, et peut-être pourriez vous partager des rires avec votre fils, plutôt que des larmes ? En tout cas, merci beaucoup pour ce commentaire : cela m’émeut toujours d’avoir des retours au sujet de mes livres.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut