le poulailler

Le poulailler

Impossible d’imaginer une vie sans poules. Lorsque je me suis décidée à quitter mon Berry natal pour suivre mon amoureux dans son Occitanie chérie, j’ai bien trouvé un poulailler dans ce petit paradis. Mais tellement délabré qu’il n’était pas question d’y installer des cocottes dans l’immédiat. C’était une cabane en bois, construite à l’origine pour servir de chambre d’ami. Microscopique, la chambre, mais elle pouvait contenir un lit. C’est Fynja, l’un des fils du Oswald, qui a transformé par la suite cette chambrette en poulailler. Puis le poulailler est demeuré vide plusieurs années, par la faute d’un renard gourmand qui avait réussi à décourager le pauvre Fynja de tenter d’élever ds poules. Résultat, j’ai découvert un toit défoncé, des planches pourries en guise de murs, une porte branlante, un sol troué.

Dilemme.

Retaper la cabane ? Ça aurait ressemblé à du rafistolage, ni très esthétique, ni très durable.

Tout démolir et repartir de zéro ? Style la petite maison des oies, par exemple.

Petit engrenage qui tourne dans la petite cervelle de la Anne.

Poulaillers hongrois en chaux… Kerterre des oies…

Et si on gardait la carcasse de la cabane pour servir de support au poulailler de chaux ?

« On pourrait isoler avec toutes ces bouteilles qui traînent partout, au lieu de les emmener au récup’verre » (suggestion du Oswald)

Les idées se mettent en place. Ici, d’argile point. On optera donc pour le chaux-foin. En utilisant les restes de foin qui jonchent le sol quand les juments ont terminé leur repas.

D’abord entourer la cabane existante d’une carcasse de saule tressé sur laquelle la chaux blindée au foin viendra s’agripper.

Recette : trois volumes de sable pour un volume de chaux grise (moins chère que la blanche, et pour cette phase, on se fiche de l’esthétique puisque par-dessus il y aura un crépi de finition.) Arroser d’eau jusqu’à ce que le mélange atteigne la bonne consistance. Ensuite, tremper dans cette patouille de grosses poignées de foin et bien les imbiber, et les splatcher contre le treillis de saule. (Gants obligatoires)

Entre les tresses de saule et les planches de la cabane, l’isolation se fera donc en bouteilles de verre vides maçonnées avec un mortier chaux-copeaux de bois.

Comme ça, tu vois ?

La façade nord monte progressivement. Je laisse dépasser le cul de quelques bouteilles, juste pour la décoration.

Le côté ouest est plus délicat. Il faut façonner le contour du portillon spécial poules,

et celui de la fenêtre

Façade est, aucun problème. Aucun obstacle, pas de fioriture. Splash ! Splash ! Ça va très vite.

Maintenant, il va falloir songer à la toiture. Pour la « charpente », des arceaux en bois. Ce sera de l’aulne, puisque nous avons dû sacrifier quelques un des ces arbres qui envahissaient un peu trop les berges de la rivière. Je les arrime avec du fil de fer costaud, puis je noie la base dans le chaux-foin pour consolider le tout.

Un dessus, un dessous, un dessus, un dessous… Ça me rappelle l’école maternelle.

Sur ce support un peu tordu, mais solide, toujours le même mortier chaux-foin. Puisque l’intervalle entre le toit de la cabane existante et le toit de chaux formera un petit grenier, je prévois un joli trou rond pour le cas où une chouette aurait l’idée d’y venir nicher. Avec perchoir, s’il vous plaît, et petit abri anti-pluie en lauze au-dessus du trou.

Reste le devant. Face sud. Miam ! J’ai gardé le plus compliqué pour la fin. Allez, je t’offre une petit Avant-Après.

Voilà que ça commence à prendre tournure. Le crépi de finition, ce sera seulement chaux-sable. De la chaux blanche, cette fois. C’est plus joli.

Pour la porte, on ne va pas trop se casser la tête. Je prends les mesures, et on va au Brico-Truc pour acheter une plaque de contreplaqué marine aux bonnes dimensions. Il n’y aura plus qu’à peindre. En bleu horizon pour le côté extérieur, en crème pour le côté intérieur. Pour la bête raison qu’il me restait deux fonds de pots de peinture de ces deux couleurs. J’en ai eu tout juste assez.
Un petit crochet pour maintenir la porte ouverte afin que les cocottes puissent entrer et sortir à volonté.

L’intérieur était assez crade et déglingué, et fort embarrassé. Un peu de nettoyage ne fera pas de mal. Je vais conserver la rampe, puisque j’ai dans l’idée de faire deux étages de nids.

Un tapis de caoutchouc facilement lessivable pour poser sur le sol en planches. Du « parquet » en plastique de récupération pour les plinthes et l’entourage du portillon à la taille des poules. Du silicone sert de joint pour étanchéifier la jointure plinthes-sol. On pourra laver à grande eau en cas de besoin.

Comme litière, des copeaux de bois, puisqu’on en récupère autant qu’on en veut, et gratis, à la scierie voisine. Les nids seront garnis de foin, plus confortable que la paille. (Ceci, c’est mon impression. Je n’ai pas demandé l’avis des poules.)

Maintenant, il reste à personnaliser un peu l’œuvre !
Une poule en fer sur le toit.
Un coq en billes sur le mur nord.
Une poule en bois de pin pour le côté extérieur de la porte. Dessinée par la Anne, découpée par le Oswald, peinte par la Anne…

Et maintenant ? Il ne reste plus qu’à trouver des poules ! Cinq petites poules rousses !

Elles n’avaient jamais posé une patte dehors, les pauvrettes. Elles se sont blotties au fond du poulailler. La plus hardie a fini par s’aventurer jusqu’à la porte pour observer avec curiosité ce monde nouveau. Elle a fini par sortir, faire le tour de la courette, et décréter qu’aucun danger immédiat ne menaçait. Elle a donc encouragé les copines à la rejoindre. Pendant la première semaine, elles resteront ici, dans cette courette fermée de toutes parts. Le temps de l’accoutumance.

Premier œuf !

Depuis que les poules sont arrivées, la porte reste bien entendu ouverte au cours de la journée . Donc la jolie poule en bois, elle, demeure cachée. Par conséquent, le Oswald a déclaré péremptoirement que la Anne devrait aussi décorer le côté intérieur pour l’égayer un peu. La Anne a obtempéré.

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2 commentaires sur “le poulailler

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