Ouh là là ! J’ose à peine en parler... Mais bon, il faut assumer les erreurs autant que les réussites. Nous avions pourtant essayé de mettre toutes les chances de notre côté pour que ça se passe bien, en faisant venir un « atteleur » confirmé pour nous aider.
Pour garnir les pépères, aucun problème. Ils ne bougent pas et sont mignons comme tout.
Pour les atteler, ça va aussi.
Notre accompagnateur se met à la tête des mulets, tandis que nous montons dans la roulotte. Je tiens les guides. Les cents premiers mètres ne posent pas trop de problème, mais je sens mes deux loupiots un peu énervés. Bon, il faut dire que ça fait deux mois qu’ils n’ont pas été attelés, et que la roulotte n’est pas la petite marathon à laquelle ils sont accoutumés !
Et voilà que brusquement, Râli échappe à cet intrus qui avait la prétention de vouloir lui imposer sa volonté ! Et mes deux garnements partent dans un galop fou ! Même avec le frein à main serré... Les deux roues arrières sont bloquées et font « traîneau », mais ça n’empêche pas mes deux « locomotives » de continuer à galoper ! Il me faut bien 500 mètres pour parvenir à les arrêter. Notre pauvre atteleur arrive enfin, tout essoufflé. Il monte à côté de moi, et prend les guides. Un tantinet goguenard. Je les lui laisse volontiers, il a plus de savoir-faire que moi, bien sûr. Je n’ai jamais attelé en paire, et je ne prétends même pas que ma petite expérience d’attelage en solo soit extraordinaire.
Quatre petits kilomètres au pas, mais pas vraiment tranquille, sur le chemin. Arrivés à la route, le demi-tour est exécuté sans histoire. Retour. Le meneur apaise de la voix Râli et Sekü. Ils ne vont pas trop mal, mais lorsqu’ils ralentissent, la roulotte leur rentre un peu dans les jambes, ce qu’ils n’apprécient pas du tout. Sekü tourne sans cesse la tête vers l’intérieur et grince des dents.
Et brusquement, les voici qui repartent dans un galop endiablé ! Heureusement, Kaplumbaga est très stable. Au moins, sa solidité sera testée ! Et heureusement aussi, les deux compères ne sont pas tarés. Ils restent bien droit sur le chemin. Il n’empêche... nous avons tous quand même quelques sueurs froides en voyant défiler les fossés (assez profonds) à droite et à gauche de notre maison roulante. Le meneur à beau tirer sur les guides de toutes ses forces, le frein a beau être serré, rien n’y fait ! Nous nous faisons brinquebaler ainsi pendant un bon kilomètre. Ce qui me console un peu : cette fois, ce n’était pas moi qui menait le jeu !
Oswald a pris quelques photos (pas pendant l’emballement, bien sûr !) que j’ai envoyées à Pierre Krieger, d’attelmat (www.attelmat.com), qui nous a vendu les harnais et à l’ami Paulo, grand spécialiste es roulottes. Au vu de ces photos, tous les deux ont eu la même réaction : nous avons commis d’énormes erreurs de harnachement !!!
Au temps pour nous.
Nous avions pourtant cru éviter ce souci-là, faisant confiance à notre accompagnateur. Les guides étaient mal placées (donc sans effet !) Pierre m’a affirmé que c’était comme si je n’avais aucune direction ! « Et n’allez pas accuser vos mulets, surtout ! » m’a-t-il asséné. Le reculement, tel qu’il était placé, ne pouvait avoir aucune efficacité... et c’est bien sûr à cause de ça que la roulotte a bousculé un peu nos pauvres gros pépères, qui ont eu bien raison de nous donner une bonne leçon ! Leçon nécessaire, sans aucun doute. Car si en dépit de nos bévues ils étaient restés sages, il est probable que nous aurions répété ces erreurs, à leur détriment. Et puisque tout s’est bien terminé, c’est que notre bonne étoile ne nous avait pas quittés. Juste un petit coup de semonce, pour nous enseigner la prudence et l’humilité.
Et maintenant, notre brave roulottine est chez Sébastien : l’une des leçons de cette affaire, c’est qu’avant d’atteler une nouvelle fois, il faut d’abord l’équiper d’un frein à pied... Plus quelques autres bricoles : vous pouvez aller picorer dans l’article d’Oswald sur les préparatifs de la roulotte, si ça vous intéresse.
2013, mi-Mai
Anne