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Altaï raconte 6/04/2016

Y paraît qu’il faut que je me remette la plume à la patte. C’est mon Humaine qui m’a dit que j’ai des quantités d’admirateurs qui réclament de mes nouvelles. Ah bon ?
Je crois bien que la dernière fois que j’ai mis mon grain de sel dans cette histoire, c’est quand j’étais malade. Vous inquiétez pas, vous Ô mes admirateurs, je m’en suis tout à fait bien remis, de cette fichue piroplasmose. Mais c’est qu’il s’en est passé des choses, depuis ! Tout un été, tout un automne et tout un hiver. Mes pauv’mondes ! Comme le temps passe !
Tout ce que je peux dire de l’été, c’est que j’ai eu chaud ! Vraiment beaucoup trop chaud. J’avais qu’une idée en tête : chercher un peu de fraîcheur. N’importe où.

Dès qu’on arrivait quelque part, je bougeais plus. Sauf ma pauvre langue, qui avait un dur travail à accomplir.

Heureusement, l’automne a fini par arriver. Un jour pluie, un jour soleil. Mais au moins, on respire mieux. Mon Humaine, elle est un peu frileuse : la température est juste à point, mais elle enfile quand même sa veste. Bon c’est vrai qu’elle a moins de poils que moi. C’est peut-être pour ça.

Et puis d’un seul coup, je comprends plus rien. Mes Humains ont garé leur niche roulante dans un petit coin, et on ne bouge plus. Quelle mouche les a piqué ?
Remarquez, faut pas que je me plaigne. Ils m’ont arrangé un coin bien douillet dans une grange. C’est quand même chouette, un peu de confort.

Vous inquiétez pas pour moi, on va se promener tous les jours, avec mes Humains. Mais sans les copines. Parfois, mmmm… Ça sent trop bon !

La montagne, ça me fait rêver… Propice à la méditation. Faut pas croire, hein ? C’est pas parce que je suis un chien que je sais pas apprécier la beauté.

Le vrai bonheur, c’est l’hiver. La neige. D’abord, les copines sont près de nous au lieu de rester dans leur pré là-bas. D’accord, on va les voir tous les jours, mais quand même. Je préfère quand elles sont là.

Mes Humains ont pris la manie de ramasser des morceaux de bois. Si j’ai bien compris, c’est qu’ils se caillent, eux. Le bois, ils fabriquent du feu avec, et le feu, c’est un truc qui brûle. Je m’en suis bien aperçu quand ils en allument un dehors. Vous savez quoi ? Ils rentrent ce bois dans leur niche roulante. Pour quoi faire ? Je crois bien que c’est pour donner à manger à un feu là-dedans. Faut croire que les Humains, ça préfère avoir chaud. Bon, en tout cas, même s’ils sont un peu bizarres, je peux bien les aider à le transporter, leur bois. Ça leur fait tellement plaisir…

Après, ils me font des grattouilles et des caresses, et ça, j’adore.
Des fois, le bois, je préfère jouer avec. Je le secoue dans tous les sens. Ça me plaît bien.

Ah ! Se rouler dans la neige avec ma copine Topos ! Délire total. Plaisir absolu !

Toutes les bonnes choses ont une fin. Plus d’hiver, plus de neige ! Mais vous savez quoi ? On est repartis ! La niche qui roule a été sortie sur la route, les copines trottent, et moi, je suis rudement content de pouvoir de nouveau courir à côté d’elles. En ce moment, c’est chouette : il ne fait pas trop chaud. Et puis quand on s’arrête, il y a toujours des tas de gens qui viennent me papouiller. J’adore ! Ouais, bon, OK, je me répète. Je sais, je l’ai déjà dit, que j’adore les grattouilles et les papouilles. Mais c’est vrai, quoi, j’adore ! Alors j’ai bien le droit de le répéter.

Y’a aussi des tas de gens qui donnent des trucs à mes Humains. Des trucs qui me font baver d’envie tellement leur odeur me chatouille la truffe. J’essaie bien d’en chiper un morceau, mais ça marche jamais. Ils se méfient beaucoup, mes Humains, depuis que je leur ai englouti sans demander la permission un de ces fameux cadeaux.

Chut ! J’vais vous confier un secret ! Ils sont pas si vilains que ça, mes Humains : ils m’en ont donné un p’tit bout…

Y’a pas à dire, le meilleur moment de la journée, c’est quand même celui-ci :

Ah ! J’oubliais un truc. Il existe des humains qui sont pas habillés comme les autres. Les miens, d’Humains, ils appellent ça des policiers. Ou des flics, ça dépend des jours. En Italie, je les avais trouvés chouettes, parce qu’ils avaient interdit à mes Humains à moi de m’attacher. En Slovénie aussi d’ailleurs ! Vous vous rappelez ? Mes Humains m’avaient attaché à leur niche qui roule, juste le temps de traverser une grande ville. (Ils avaient peur que je me fasse écrabouiller) Eh ben ils avaient dû casquer 20 € d’amende parce que c’est interdit d’attacher un chien à un véhicule. Ah mais !
Ben en Hongrie, c’est pas pareil. Ça s’appelle pas police, ici, ça s’appelle « rendőrség ». Mais il paraît que c’est la même chose. Pour moi, pas du tout ! Parce que le type avec son uniforme, pendant qu’on traversait un petit village de rien du tout, il a dit à mes Humains que c’est OBLIGATOIRE d’attacher les chiens en traversant les bourgs ! Et vous savez quoi ? Ils ont obéi ! Ils avaient trop peur d’être obligés de donner des sous pour exactement le contraire de la Slovénie.
Pfffftttt ! Ils sont fous ces Hongrois.

Altaï, le 4 Avril 2016

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