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sans fers : deuxième bilan, 2600 km 7/11/2015

2607 km. 16 mois pour faire même pas 3000 km ? Vous allez pas vite, les vieilles croûtes, dites donc !
Ben quoi ? C’est pas pour rien qu’elle s’appelle Kaplumbağa, la roulottine.
Ah ! T’es une nouvelle lectrice ou un nouveau lecteur ? Et tu ne sais peut-être pas ce que ça veut dire, Kaplumbağa ? Ça signifie « tortue », en turc.
Et t’as pas encore eu l’occasion de voir une photo de notre beau « attention, véhicule lent » ? En voilà une.

Et la belle peinture de Djama, graphiste fort doué et très éclectique, sur notre porte : une patte de tortue qui chatouille un escargot. (Si ça te tente de découvrir son oeuvre, va voir son blog en cliquant ICI.)

Pis d’abord, on a des excuses.
Premièrement, on est vieux. Oswald va fêter ses 76 ans à la fin de Novembre, si tu veux tout savoir. Moi, j’attendrai Janvier pour fêter mes 60. C’est pas encore trop l’âge d’être gaga, mais avec ce fichu bardage de titane dans la colonne vertébrale, c’est quand même pas si facile tous les jours. Je ne me plains pas : l’histoire aurait pu se terminer dans un fauteuil roulant. Voire au cimetière.
Deuxièmement, elle nous en a fait un peu voir, depuis le début, la Kaplumbağa, quand même, entre le gros CRAK ! des suspensions dès le deuxième jour de route, et les freins qui se sont fait la malle en Hongrie. Il y a eu aussi ce long arrêt de trois semaines avant d’aborder le Balaton, pour faire monter des « boudins » pneumatiques à l’avant, en prévision des « routes » roumaines. Heureusement ! Parce qu’elles n’ont pas failli à leur réputation, ces fameuses routes. Sans suspensions... on n’ose même pas imaginer ce que ça aurait pu donner !
Troisièmement, pauv’Noé ! Combien d’arrêts prolongés à cause d’elle, depuis le début ? Entre ses abcès, sa sciatique, ses crises de toux, ses essoufflements, ses allergies (soi-disant), sans compter sa chute spectaculaire à Chalamont. Et puis le fameux emberlificotage dans les barbelés qui lui avait valu des points de suture et qui a entraîné à sa suite une fourbure (eh oui ! Une convalescence d’un mois, sans rien foutre, dans un champ plein de trèfle...) Mais qu’est-ce qu’elle est courageuse, la Noé ! On va profiter de la longue pose hivernale pour lui faire faire un bilan complet (examens, radios, prise de sang) et tâcher de tracer un chemin de retour adapté à ses capacités (le plus court possible avec le moins de montagne possible) Vaut mieux oublier les options plus longues auxquelles on avait pensé.

Bref... Si t’es un jeune cavalier baroudeur qui s’est enfilé des 40 km par jour sur des chemins impossibles, super pour toi. Mais pas la peine de te ficher de notre tête. Attend d’avoir 76 berges, et on en reparlera.

Mais de quoi je cause, là ? Mon sujet, c’était seulement le nouveau bilan « sans fers ». Le premier, c’était à notre dernière étape Italienne, au bout de 1294 km.
Depuis, on a traversé la Slovénie, la Hongrie, et on s’est envoyé 200 km de Roumanie. (198, plus exactement) 1313 km, donc, depuis le précédent bilan. Soit un total général de 2607 km.

Les photos ci-dessous, c’est les pieds de nos louloutes lors de notre arrivée à Alunişu. C’est sûrement pas la perfection (on n’est pas des pros du parage !) mais enfin, c’est pas la cata non plus.
En tout cas, ça dément toutes les prédictions des bon conseilleurs d’avant notre départ :
« Au bout de 100 km, sur l’asphalte, elles n’auront plus de pieds ! »
« Vous êtes fous, ça va saigner ! »
« Ouais, j’ai vu sur le Net des photos de pieds de chevaux qui marchent soi-disant pieds nus, ben sûr et certain que c’est des photos truquées. C’est pas possible »
J’en passe...
Une chose est certaine, si on a eu des problèmes, ça n’a pas été à cause d’une usure intempestive des sabots. Même que la corne de Noé pousse plus vite qu’elle ne s’use ! OK, Noé marche plus souvent chaussée qu’Océane. Mais elle a quand même 570 km pieds nus dans les jambes, sur ces 1313 km.
Ceux qui m’ont dit : « Y’a qu’à voir à quelle vitesse les fers s’usent sur le goudron » ont oublié une chose : les fers, ça ne repousse pas. Alors que les sabots, oui. Et plus on marche sur le dur, plus la corne pousse vite. Vive l’adaptation !

Donc voici combien de kilomètres nos louloutes on parcouru, chaussées ou déchaussées, depuis le début de la Slovénie, jusqu’à notre lieu d’hivernage.

NOÉ

pieds nus........................... 570 km
chaussée clogs.................. 329 km
clogs antérieurs seuls...... 218 km
chaussée avec Old Macs.. 196 km
TOTAL............................. 1313 km

Aucun problème de pieds avec Noé à la fin de l’Italie, ni pour la traversée de la Slovénie, ni pour pour une grande partie de la Hongrie. Après l’avoir réhabituée peu à peu à marcher pieds nus sur les petites étapes Italiennes, ses sabots se sont bien endurcis. Nous avons utilisé les Old Macs sur toutes les étapes de montagne à fort dénivelé. Car dans les grosses montées, Noé, très courageuse dans ses efforts, a néanmoins tendance à glisser et à déraper. Avec les Old Macs, qui accrochent très bien, Noé grimpe comme un chef. Il est presque certain que sans ces chaussures, on n’aurait pas pu traverser la Slovénie. On a quand même grimpé quelques portions à 14 %, en s’arrêtant souffler un bon quart d’heure chaque fois qu’on pouvait trouver un petit replat (les démarrages en côte : dur !dur !) Car Noé a aussi des problèmes de fort essoufflement.
On a chaussé avec les clogs essentiellement sur les routes trop gravillonneuses.
Chaussée des clogs aux deux antérieurs seulement, ça a été après l’abcès qui s’est déclaré à Móricgát (Hongrie), avec toutes les hésitations de diagnostic ! (voir les articles hongrois) Après que le problème ait été résolu, l’antérieur droit est quand même resté fragile, et on n’a pas osé le laissé nu.

OCÉANE

pieds nus..... 781 km
chaussée...... 532 km
TOTAL......... 1313 km

Océane préfère de beaucoup marcher pieds nus. On l’a chaussée sur les routes à gravillons, et aussi pendant une période (en Hongrie) où elle marchait mal sans qu’on en comprenne exactement la raison. Jusqu’à ce qu’on découvre qu’une bestiole genre moucheron avait dû pondre au fond d’une lacune de son antérieur droit et que les larves la chatouillaient !!! Un bon coup d’eau de javel a résolu immédiatement le problème.
On surveille de très près ses lignes blanches, surtout aux antérieurs : des gravillons minuscules ont souvent tendance à s’y coincer, et ce n’est pas toujours si évident de les détecter. Cela n’arrive pratiquement jamais à ses postérieurs (ni à Noé, d’ailleurs)

Clogs

Maintenant que le réglage des clogs est parfaitement au point, bien adapté aux pieds des juments, nous n’avons que très peu de soucis. Deux fois un clips perdu en cours de route, probablement parce que le serrage de la vis n’avait pas été vérifié. Sans conséquence, puisque nous avons de nombreux clips de rechange.
Une fois, le clog antérieur droit d’Océane a tourné en cours de route. C’était juste après la parage, et j’avais omis de le resserrer d’un cran. Mea culpa.
Zigouillé un clog postérieur de Noé. Normalement, quand on prévoit une grosse montée, on chausse Noé avec les Old Macs : Noé « ne sait pas » monter. Ses postérieurs dérapent. Pieds nus, elle use beaucoup trop le côté interne du sabot, et avec les clogs, ça glisse (je n’ose pas imaginer ce que ce serait avec des fers.) Seuls les Old Macs, qui sont souples, confortables, et cramponnent super bien, permettent à Noé de grimper sans difficulté les pentes à forte déclivité.
Donc, cette fois, on avait chaussé Noé avec les clogs. On n’avait pas prévu cette forte côte, tout à fait en fin d’étape. Pas longue : environ 200 mètres. Mais suffisante pour que le mouvement tordu (je ne sais pas comment expliquer) du pied de Noé torde aussi le clog.

On a récupéré le protège-glome, mais le clog lui-même est fichu. On le remplace par l’un des clogs déjà usagés que nous tenons en réserve. Ce problème nous était déjà arrivé une fois, au début du voyage, dans les mêmes conditions. Notre fournisseur, à qui nous avions envoyé des photos, nous avait répondu qu’on avait dépassé les possibilité d’utilisation des clogs.
Tout de même, dans l’ensemble, les clogs tiennent superbement bien. Les juments trottent une grande partie du temps. Elles s’ennuient à marcher au pas, et j’ai renoncé à me battre sans cesse contre elles, comme je le faisais au début, pour les maintenir à cette allure trop tranquille à leur goût. Après tout, c’est elles qui bossent, et tout fonctionne beaucoup mieux depuis que je leur laisse autant que possible l’initiative des allures. Même que les petites côtes pas longues, comme les montées sur les ponts, par exemple, elles se les envoient carrément au galop. Sans problème pour les clogs.
On a trouvé un petit truc pour égaliser l’usure et prolonger leur durée de vie. Nous avons des clogs antérieurs et des clogs postérieurs, mais il n’y a pas de différence droite-gauche. Au début, j’avais fait des repères pour mettre toujours le même du même côté. Du coup, surtout chez Noé, l’usure côté interne était plus rapide que côté externe. En les intervertissant à chaque étape, on égalise l’usure et on prolonge la durée de vie.
On talque systématiquement l’arrière des clogs pour éviter les blessures.

Malgré ça, on a eu des petits tracas avec Océane. Écorchures au pâturon dues au frottement. On lui a d’abord mis des « chaussettes » sensées être conçues exprès pour éviter ce genre de problème. Seulement, ces fameuses « chaussettes » sont extrêmement ch... à poser ! Et on n’a pas été convaincus par l’efficacité.
On a fini par trouver une astuce, plus efficace et beaucoup plus facile à mettre en place : une bonne épaisseur de coton hydrophile.

Longévité des clogs

Le premier jeu de clogs d’Océane ne nous a servi que 194 km ! Un jour qu’Océane marchait pieds nus, et que ses clogs étaient rangés dans le coffre de la roulotte, le dit coffre s’est ouvert en court de route. Le sac contenant les clogs est tombé, on ne l’a jamais retrouvé.
Bref... Sacré perte, quand même.
Nous avons deux jeux de clogs déjà assez usagés en réserve, encore utilisables. Nous les gardons donc précieusement pour remplacement en cas de casse. Cela nous a déjà été utile une fois, comme je l’ai expliqué plus haut.
L’un de ces jeux a été utilisé sur 671 km pour les postérieurs et 813 km pour les antérieurs.

L’autre a été utilisé sur 577 km pour les postérieurs et 609 km pour les antérieurs.

Pour les clogs « actuellement en cours »
Ceux d’Océane ont 386 km pour les postérieurs et 404 km pour les antérieurs.
Ceux de Noé ont 168 km pour les postérieurs (le « zigouillé » l’a été au bout de 128 km, et nous avons fait 40 km avec celui récupéré en réserve, et qui a donc maintenant 617 km à son actif) et 344 km pour les antérieurs.

Il nous semble, d’après l’usure que nous constatons, qu’en emmenant les clogs vraiment « au bout du rouleau », on doit pouvoir atteindre pratiquement les 1000 km. Ceux qui nous ont fait le plus d’usage sont à 813 km. Ils peuvent encore servir en dépannage. Ils tiendraient peut-être les 200 km.
Les autres mis en réserve et qui ont moins de kilomètres peuvent encore très largement servir. Nous avons mis des clogs neufs avant d’arriver à l’usure totale car les neufs sont plus anti-dérapants que les vieux.

Old Macs

Pas besoin d’en reparler beaucoup plus longuement. Sans eux, on n’aurait pas pu traverser la Slovénie, selon toute probabilité. Et on aurait eu des difficulté pour parvenir à Alunişu, Roumanie, dans les Carpates. Océane n’en a absolument pas besoin, elle monte comme un chef. Mais Noé... C’était à priori la seule façon de poursuivre le voyage avec elle.
On ne peut pas encore dire de combien de kilomètres ils seront capable avant l’usure. On essaie de les ménager en ne les utilisant que lorsque c’est nécessaire. Pour l’instant, ils ont à leur actif 317 km, et sont très loin d’être usés. Malgré tout, au niveau des postérieurs, l’usure est plus importante du côté interne que du côté externe. Difficile de les inverser, car contrairement aux clogs, ils ont un sens : il y a des droits et des gauches. On pourrait probablement les intervertir, mais ça compliquerait la pose, puisque le bouclage se retrouverait à l’intérieur.

Pour conclure : toujours aucun regret dans notre choix du « sans fer ».
Le « pieds nus » intégral n’aurait pas été possible. En tout cas certainement pas avec Noé.
La solution « sandales quand le besoin se fait sentir » nous convient parfaitement. C’est une petite contrainte au niveau de la surveillance des sabots. Une prise de décision, aussi : on chausse ou on chausse pas ? On préfère chausser parfois inutilement que de prendre un risque.
Aucun problème pour les juments. Les chaussures ne semblent pas du tout les gêner. Elles trottent et même galopent aussi bien avec que sans.
À deux exceptions près, les vétérinaires et maréchaux rencontrés se sont montrés très intéressés. Nos clogs excitent énormément la curiosité des Hongrois et des Roumains, qui utilisent encore beaucoup les chevaux, souvent quotidiennement, pour les travaux agricoles.
On nous pose souvent la question du coût. Si tu es curieux-curieuse à ce sujet là, tant pis pour toi, il te faudra encore un peu de patience. Ce calcul-là ne sera fait qu’à la fin du voyage. C’est déjà bien assez d’additionner les kilomètres pour l’instant. Les calculs et les comptes, ça n’a jamais été ma tasse de thé, figure-toi !
Le thé ? J’adore...

Anne, le 4 Novembre 2015

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