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Casale Guaitina 27/02/2015

Si la « cascina » est une grande exploitation agricole, la « casale » est une ferme de taille beaucoup plus modeste.
Casale Guaitina, c’est une belle histoire.

Le papa, Giambatista, dit Giani, 81 ans, né a Milano, avait choisi de vivre de l’agriculture. C’est pourquoi, en 1972, il a acheté Casale Guaitina afin d’en faire l’œuvre de sa vie.
Ses deux filles, qui sont aujourd’hui trentenaires, n’avaient aucunement l’intention de suivre leur père dans cette voie. Maria-Teresa s’était lancée dans des études supérieures de linguistique. Elle parle l’anglais, l’espagnol, et se débrouille en portugais. Edith, elle, avait choisi les sciences naturelles et s’était spécialisée en mycologie. Edith est mariée a Enzo, et ils ont un petit garçon de sept ans, Edoardo.
Quand la Mamma est morte, voici huit ans, Edith et Maria-Teresa n’ont pas voulu laisser seul leur père, déjà âgé. Il fallait sauver la ferme ! C’est alors qu’elles ont donc décidé de travailler avec lui. « C’est le destin », soupirent-elle. Elles le prennent cependant, ce destin, avec sourire et philosophie.

Les cochons
Giani élève des porcs. Attention, pas n’importe comment ! Les cochons sont nourris exclusivement avec les céréales produites sur la ferme, ou sur des fermes limitrophes. Ces céréales sont broyées et mélangées sur place.

Les cochons sont bichonnés par Aldo, un employé salarié un peu « décalé » qui a pour habitude de parler aux animaux comme s’il s’adressait à des humains. Il a de sérieuses difficultés d’élocution, mais c’est un bavard infatigable...
Les porcs sont sacrifiés lorsque la viande et bien mature, c’est à dire lorsque l’animal pèse entre 250 et 300 kg ! Une partie des porcs est achetée par trois grosses charcuteries productrices du fameux jambon de Parme, qui recherchent des producteurs traditionnels pouvant fournir des animaux de qualité. Une autre partie est transformée sur place en charcuterie maison.
Les rythmes saisonniers sont respectés. Les porcs sont abattus et la viande travaillée en hiver, l’été étant consacré aux soins à donner aux produits finis.
Résultat, une charcuterie vraiment excellente, très goûteuse. Au rez-de-chaussée trône une antique cuisinière à bois dont le tuyau monte à l’étage, où sa chaleur fait sécher les saucissons et autres babioles succulentes sans aucun additif.

Le jardin
Giani a planté voici 35 ans un verger où cohabitent cerisiers, pruniers, poiriers, pêchers, figuiers. Quelques arbres « sans utilité », qui avaient décidé de pousser là tout seuls, ont été laissés à leur fantaisie (chênes, acacias, aubépines, entre autres...)

Tous ces bons fruits sont cultivés en bio. Ils sont servis à la table d’hôte ou transformés en confitures.
Le potager, bio lui aussi bien entendu, est pleinement productif au printemps et en été. Ici aussi, les rythmes saisonniers sont respectés. Pas de serre.

La table d’hôtes et la bio-architecture
Elle peut accueillir jusqu’à 14 convives. Edith et Maria-Teresa y servent leur charcuterie et les produits de leur jardin. Les ingrédients qui ne proviennent pas de Casale Guaitina sont choisis pour leur haute qualité, et la proximité de leur production. (Bon, p’têt’ pas l’café, quand même. Mais comment se passer de café en Italie ?) La cuisine, composée de plats simples et traditionnels, s’attache à restituer l’ancien style de vie à la campagne.

Casale Guaitina est située tout près d’un établissement de cure thermale. L’eau qui arrive à la ferme est la même que celle de cet établissement. Elle est délicieuse.

Partant du principe que l’environnement possède une influence sur le bien-être et la santé, la maison où se situe la table d’hôte a été entièrement rénovée en respectant les méthodes traditionnelles. Pour avoir le moins d’impact possible sur l’environnement, ont été utilisés uniquement des matériaux non polluants (argile cru, chaux, Eraclit (mélange de bois et de liège), résine et pigments naturels.)
Elle est auto-suffisante en énergie, grâce à son excellente isolation thermique. Aucune utilisation de gaz ou de pétrole. Seul le bois de la ferme est utilisé.
Les formes sont très douces, et l’ambiance particulièrement accueillante.

Les circuits courts
Enzo, le mari d’Edith, vend la charcuterie maison quatre jours par semaine, dans quatre villes différentes. Sur des marchés un peu spéciaux, appelés « les marchés de la ferme, zéro kilomètre » qui rassemblent les producteurs fermiers de la région et permettent de vendre en circuit court.

École Waldorf
C’est grâce à Edoardo, dit Edo, 7 ans, que nous sommes ici. Quand il a aperçu Kaplumbağa stationnée à Villanterio, fasciné, il a demandé à sa Maman de s’arrêter.
Et voilà pourquoi Edith nous a invités.
Edoardo, s’occupe de l’éducation de trois adorables petits chiots ratiers,

dont la maman a fait ami-ami avec notre gros toutou.

Comme je sais qu’un certain nombre de nos lecteurs travaillent dans l’enseignement et qu’ils peuvent être intéressés par les questions pédagogiques, je vais me permettre une petite digression « hors sujet ». Ceux qui s’en fichent ne sont pas obligés de lire ce qui suit.
Edoardo est scolarisé dans une école Waldorf, à Milano. C’est un enfant d’une grande gentillesse, plein de grâce, très sociable. Maria-Teresa, la tata, nous explique les réticences qu’elle avait éprouvées lorsque Edith et Enzo ont décidé pour Edoardo de ce genre de pédagogie. Maintenant, à voir comment son neveu est un petit garçon épanoui et heureux, elle est tout à fait enthousiasmée. Il existe à Villanterio, donc tout près d’ici, une école maternelle de ce type (enfants de 3 à 6 ans). Mais pour la suite... c’est Milano, donc presque une heure de trajet ! Heureusement, l’enseignement n’a lieu que le matin. Donc Papa, Maman et Tata se partagent la corvée du trajet, et passent la matinée dans la grande ville lorsque c’est leur tour !

Il y a très peu d’écoles Waldorf en Italie. En France, on en compte 22 dont 5 seulement emmènent jusqu’à la fin des études secondaires. En Allemagne, par contre, ces écoles sont parfaitement intégrées dans le système éducatif. On en compte 232. Le pourcentage des élèves sortis de ces écoles ayant atteint le niveau requis pour suivre des études universitaires est deux fois supérieur à la même classe d’âge scolarisée dans l’enseignement public, bien que les élèves sortis de Waldorf n’aient jamais été notés pendant toute leur scolarité. Ceci dit à l’intention de ceux qui poussent les heuts-cris quand on ose parler de supprimer les notes (Attention : prendre aussi en compte que la grande majorité de ces élèves sont issus de milieu plutôt favorisé !)
En France, les écoles Walforf ont été l’objet d’un feuilleton juridique épique en 1999. Elles ont été accusées de tendance sectaire. Le 14 Décembre 1999, 14 des 17 écoles existantes en France à l’époque ont été inspectées simultanément. Les inspecteurs n’ont pu relever aucune dérive à caractère sectaire, et les écoles Waldorf n’ont pas été inquiétées. Rebondissement : ce sont elles qui à leur tour ont porté plainte pour diffamation ! Le député responsable a été condamné en première instance, puis relaxé en appel : ses propos ont bien été admis comme diffamatoires, mais le député a été reconnu « de bonne foi »
La présidente à l’époque de l’UNADFI (Union Nationale des Associations de Défense des Familles des Individus victimes de sectes) a démissionné. Elle prenait la défense des écoles Waldorf, et a dit ceci :
« De plus en plus de gens voient des sectes partout. Nous nous intéressons aux victimes et nous n’en avons jamais reçu des écoles Waldorf. Je trouve anormal qu’elles soient cataloguées comme secte. »
Laissons donc chacun libre de son opinion. Les écoles Waldorf prétendent justement éduquer les enfants à être capables de libre arbitre, et à développer leurs dons personnels. Les arts sont une part importante de l’enseignement. Les détracteurs assurent de leur côté que sous couvert d’épanouissement, on endoctrine les enfants au point de les aliéner...
Nous ne rentrerons pas dans le débat, car nous sommes très loin de connaître tous les tenants et aboutissants des deux factions ennemies.
Par contre, nous pouvons constater de nos propres yeux pour avoir passé plusieurs jours en leur compagnie, que les paysan-es de Casale Guaitina sont des personnes parfaitement équilibrées, et que le petit garçon n’a pas l’air de souffrir d’un quelconque syndrome d’aliénation ! Ah ! Bien sûr, j’oubliais... Il ne regarde pas le télévision, et n’utilise pas d’ordinateur ! Grave danger ! La manipulation des outils informatiques est réservée aux « grands », dans ces écoles-là. En primaire, on ne juge pas cet enseignement vraiment profitable. Par contre, on enseigne la cuisine et la couture (entre autres choses qui seront probablement plus utiles dans la vie quotidienne que les grandes pensées abstraites). De plus, un élève fort en tricot et nul en math n’est pas considéré comme « inférieur » au fort en math et nul en tricot.
De tout façon, si quelqu’un de nos lecteurs éprouvait le désir d’approfondir le sujet, il peut toujours aller se promener chez Google : on y trouve toutes sortes d’avis et d’opinions contradictoires. Quand on sort de la lecture, un tantinet abasourdi... ben on ne sait plus du tout quoi penser !!!
Un peu de bon sens et de tolérance, un peu d’esprit d’observation, nous semble demeurer l’attitude la plus saine et la plus juste.

Voici pour finir une image du nid douillet de toute la famille :

Si tu veux en savoir plus, clique sur ce lien :
CASALE GUAITINA

Anne, le 27 Février 2015

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