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Ain, deux, trois, partez ! 9 Novembre 2014

12 Octobre.
Quitté Beaujeu, direction Belleville. Sous la pluie ! Et nous qui voulions reprendre les petites routes bien tranquilles après avoir quitté Beaujeu... Nous avions repéré, sur la carte Michelin, tout un itinéraire de routinettes blanches prometteuses de quiétude, pour franchir la Saône à Montmerle.
Fort heureusement, hier soir j’ai jeté un dernier coup d’œil à la carte. Et ce que je n’avais pas remarqué jusqu’alors m’a sauté aux yeux ! Le pont sur la Saône, à Montmerle, est interdit aux véhicules de plus de 2,50 m ! La roulotte ne passe pas ! Eh ben ! On aurait eu l’air fin, s’il avait fallu rebrousser chemin...
Fort malheureusement, la route de Belleville est très circulante, bruyante, stressante. Mais nous n’avons pas le choix, tant pis. Selon toute apparence, les chevaux qui passent par ici le font plus souvent sur roues qu’à pattes !

À Belleville, nous franchissons l’autoroute

Puis la Saône !

Après quoi, la route (blanche sur la carte) qui devait nous mener jusqu’à St Trivier, nous l’avons loupée ! Tant pis, nous passerons par Chaneins, où nous sortirons enfin de la grande circulation automobile.
Arrivée dans l’Ain.

Et trois kilomètres avant Chaneins, on repère un panneau qui indique : « aire de repos ».

Chouette ! On va sûrement pouvoir s’arrêter là, et sans qu’il ne soit nécessaire de courir après les permissions. Il y a un ruisseau à proximité, donc à boire pour les juments. Ce ne sera peut-être pas l’idéal, mais je suis crevée, et mon blindage dorsal commence à se rappeler à ma mémoire. Va pour l’aire de repos. Mais là... En dépit d’une interdiction sous peine d’amende...
Voici-voilà ce qu’on a trouvé :

Et pour corser un peu l’odeur, lui donner un petit je-ne-sais-quoi d’un peu plus épicé, il y avait aussi...
... cela !

Tant pis, il faudra faire avec. Oswald va frapper à la porte d’une ferme, un peu plus haut, où un homme bien sympathique offre un pré pour nos juments. Les veinardes ! Elles seront mieux loties que nous !

13 Octobre

Notre étape record depuis le début du voyage : 28 km ! Les juments sont en forme, et nous voici dans la Dombes. C’est presque tout plat ! On en profite pour une grande première : Oswald aux guides !

À Saint-Marcel en Dombes, nous stationnons près de la toute petite gare. Les juments se trouvent tout près de la roulotte : on les tient à l’œil !

Et elles regardent passer les train... Pourvu qu’elles ne se mettent pas à ruminer !

17 0ctobre.
Arrivés à Chalamont, après une longue balade bien tranquille, en passant par Versailleux

et pas trop dépaysante ! On se croirait dans la Brenne !

Plus de maïs, moins de vaches. Les bondes (ici nommées « thou ») sont en pierre et non en bois.

Mais... Ce nuage-ci ne semble pas très naturel !

[Je me permets ici une parenthèse « coup de gueule ». Tant pis pour ceux que ça agace, ils n’ont qu’à sauter ces quelques lignes et aller lire plus loin !
Ce nuage est celui qui monte au-dessus de la toute proche centrale nucléaire du Bugey. Nous allons l’avoir bien en vue des jours durant ! Située à 30 km à l’Est de Lyon, c’est la plus âgée des centrales nucléaires françaises, après celle de Fessenheim. L’ASN (Autorité de Sûreté Nucléaire) a signalé de nombreux signes de vieillissement dans son dernier rapport, rendu public le 20 Juin 2014 (renseignement trouvé dans la revue Silence de Novembre 2014). Malgré tout, elle a autorisé le prolongement du fonctionnement du réacteur n°5 jusqu’en 2022. Ce réacteur sera alors âgé de 43 ans, tandis qu’il avait été conçu au départ pour une durée de vie maximum de 30 ans ! Pourtant, dans ce rapport, l’ASN signale un taux de fuite de l’enceinte de confinement qui augmente sensiblement. Un contrôle est prévu pour 2016 (elle n’est pas réparable).
2013 : 71 incidents, dont 12 de niveau 1
1er semestre 2014 : 28 incidents, dont 7 de niveau 1

N.B. : l’autorisation de prolongation du fonctionnement jusqu’en 2022 intervient avec 3 ans de retard ! Ce qui signifie que pendant 3 ans, le réacteur n° 5 a fonctionné hors réglementation. C’est ça, la sûreté du parc nucléaire français...
Principe de précaution ???? Sécurité ????
Remarquez, la NASA nous a très fièrement expédié « Curiosity », premier robot au plutonium, sur Mars, où il s’est bravement posé (on peut dire amarsi ?)
le 6 Août 2012. Fort heureusement, cet exploit a été « réussi » !
Dixit la NASA elle-même, si la fusée qui l’a emporté là-haut avait explosé au démarrage, cela aurait dispersé du plutonium sur 100 km à la ronde. Savez-vous qu’une fusée sur cent explose au démarrage ? Ben nous, on vient juste de l’apprendre. Ça fait un peu froid dans le dos, quand même !

Et, toujours dixit la NASA, si la fusée n’avait pas réussi à échapper à la gravité terrestre et si elle était retombée dans l’atmosphère, le plutonium se serait déversé sur une grande partie de la terre, « entre environ 28° de latitude Nord et 28° de latitude Sud. » (En gros : Amérique centrale, une grande partie de l’Amérique du Sud, l’Asie, l’Afrique et l’Australie) Bon... tant que l’Europe et les États-Unis ne sont pas touchés, n’est-ce-pas... ?!!!!!!!
Signalons que de ne pas parvenir à échapper à la gravité terrestre, c’est quand même déjà arrivé à quelques fusées. La sonde spatiale Russe Mars 96, par exemple, qui en 1996 s’est cassé la margoulette sur le Nord du Chili. Retombées radioactives sur le Nord du Chili et sur la Bolivie. Pas sur la Russie, bien sûr ! Et plus anciennement, en 1978 : la chute du satellite soviétique Kosmos 954, alimenté par réacteur nucléaire : il s’est brisé dans l’atmosphère en dégringolant de son orbite pour disperser ses débris radioactifs sur plus de 200 000 km carrés dans les Territoires du Nord-Ouest du
Canada. Bon. C’est pas grave, c’est chez les Inuits... Remarquez, on a quand même eu la bonne idée d’implanter des panneaux indicateurs écrits dans la langue inuktitut, avec l’alphabet inuktitut, pour prévenir les gens du cru. Comme ils ne possèdent aucun vocabulaire « nucléaire », on leur a écrit gentiment (traduction) : « Restez à distance, ne touchez pas. Danger, brûlure. Être ici peut provoquer la maladie »
J’ignore totalement combien de panneaux ont été apposés. Parce que sur 200 000 km carrés...
Bref. Ce qu’il est difficile de comprendre, c’est pourquoi on s’entête orgueilleusement à expédier des engins nucléaires dans l’espace, alors que ceux qui sont alimentés par le soleil fonctionnent très bien !
Bon, allez, j’arrête là mon coup de gueule, vous pouvez continuer paisiblement votre
lecture.]

Poursuivons donc notre route à travers la Dombes, et tâchons de penser à autre chose. Pour l’instant, tout va bien. Et après tout, ce gros nuage bien en vue n’est rien d’autre que de la vapeur d’eau.

Ce brave et courageux Oswald profite de la facilité du terrain et de la tranquillité des juments pour mener pendant une bonne demi-heure. Et il s’en sort très bien !

À Chalamont, nous sommes accueillis à bras ouverts par un fort sympathique « Bienvenue au pays des chevaux ! » près de la salle polyvalente. À côté des traditionnels stades de foot, tennis, basket et compagnie, on trouve une superbe carrière où les cavaliers du coin peuvent venir travailler leurs chevaux, ainsi qu’un terrain réservé aux compétitions équestres.

Les cigognes ont entrepris leur migration d’automne et se reposent ici, juste derrière la roulotte !

19 Octobre.
Départ de Chalamont, tout guillerets. Pas pour longtemps ! Trois kilomètres plus loin, en haut d’une côte vraiment pas méchante, alors que le juments vont bien, Noé glisse sur le postérieur droit, et ne parvient pas à récupérer son équilibre. Elle tombe sur le flanc, au beau milieu de la route, entraînant Océane dans sa chute ! Les deux juments par terre, en pleine circulation automobile ! Dételage en urgence ! (Vive les mousquetons de sécurité, qui se décrochent très vite, même en tension !) je parviens à conserver mon sang froid, à rassurer les juments, qui, confiantes, ne s’affolent pas. Elles demeurent immobiles tout le temps que dure leur libération.

J’imagine déjà l’une des juments estropiée – ou même les deux. Des automobilistes super-sympas s’arrêtent. L’un dirige la circulation, un autre m’aide à décrocher les guides des mors. Dès que les juments sont debout (ouf ! pas de casse !) d’autres passants poussent la roulotte sur un chemin forestier pour dégager la route. Noé profite de la pagaille pour échapper à Oswald et reprendre tout harnachée, et au grand galop la route de Chalamont. Cette fois, je parviens à retenir Océane affolée par la disparition de sa sœur en la faisant tourner autour de moi, et en la gardant à l’écoute. Merci au Raphaël de Montaiguet !!! Sans ses conseils, et sans tout le travail accompli pour prendre de l’ascendant sur les juments, je ne suis pas certaine que j’aurais pu la retenir. Je sens la confiance qu’Océane met en moi, maintenant. Je l’attache (en espérant que le mousqueton du licol tienne le coup si elle se met à tirer), et je grimpe à l’arrière d’un pick-up chargé de bois qui fonce à la poursuite de Noé. La coquine est arrivée à Chalamont avant nous. Une jeune femme est parvenue à la rattraper. Noé, bien que trempée de sueur, est en train de brouter tranquillement, l’air pas plus traumatisée que ça.
Je l’attache à l’intérieur de la carrière, que je ferme avec soin (on ne sait jamais) et je la dégarnis. Une personne compatissante me remmène en voiture sur les lieux de l’accident. Elle reprend Oswald pour le rapatrier à Chalamont avec la clôture électrique. Pendant ce temps je ramène Océane à pied, tenue en longe.
Quand nous arrivons, le parc est prêt... mais l’électrificateur est resté dans la roulotte !
Les deux juments retrouvent leur enclos. Un jeune couple de passage me propose de m’emmener une nouvelle fois à la roulotte pour récupérer l’électrificateur, et de quoi manger. Bref, tout le monde se met en quatre pour nous aider.
Le soir, pour ramener Kaplumbağa près des juments, c’est la grosse artillerie qui est de sortie ! Une voiture pour tracter la petite remorque, et un monstrueux engin jaune pour tirer notre Kaplumbağa !

Et voilà ! Une nouvelle fois : ATTENDRE !
Nos guides sont cassées, irréparables : Attendre les nouvelles guides.
Noé s’est égratigné un boulet. Sans gravité, cependant : Attendre la cicatrisation.
... La cicatrisation de Noé est plus rapide que l’acheminement des nouvelles guides.

MAIS... Cette attente ne restera pas infructueuse !

Elle nous permet de rencontrer Alain. Un personnage, cet Alain ! Il nous monte dans sa voiture pour nous emmener, à quatre kilomètres de Chalamont, visiter son « monde des poneys » et sa mini-ferme ambulante, qu’il promène à travers les fêtes du pays pour gagner sa vie. Il enseigne l’équitation « poneys » aux enfants, uniquement sous forme de stages. Avec sa jument comtoise, Mascotte, attelée à une petite voiture, il joue au Père Noël lorsque la saison est venue. Avec sa vache Myrtille l’un de ses deux ânes, sa chèvre et ses moutons, il anime la crèche vivante de Pérouges.
Il a une belle maison en bois construite de ses propres mains,

flanquée de toilettes sèches

et il est en train de s’aménager une grosse roulotte qui lui servira de chambre à coucher.

La mini-ferme : deux petite truies vietnamiennes adorables : Truffe et Trompette. Deux moutons. Une chèvre.

Une vache Highland, toute poilue, et une vache Hérens (vache de combat Suisse) plus un très gentil taureau Dexter, une des plus petites races bovines existantes.

Treize poneys, dont un tarpan. Une mule. Deux ânes. Une jument comtoise, très bien attelée.

Des oies, des canards...
Tout ce petit monde se promène sur une quinzaine d’hectares de prairies, dans les collines.
Et cet Alain connaît un Henri.
Le dit Henri possède un gros camion, et accepte de nous faire franchir les Alpes.
Voici pourquoi nous allons rester ici, le temps de nous occuper de toutes les fichues paperasses, aussi bien pour nous que pour les juments et le chien.
Nous en profitons pour aller faire un tour à Lyon, en car. Car qui s’arrête à Miribel, où l’on découvre la plus haute statue religieuse d’Europe : Notre Dame du Sacré Cœur, la Vierge à l’enfant du Mas Rillier. 32,60 mètres de hauteur ! Les fondations font paraît-il 7 mètres de profondeur. Un escalier de 152 marches permet de monter jusqu’à la couronne. Impressionnant ! Elle est située juste à côté d’un carillon de 50 cloches, classé aux Monuments Historiques.

Arrivée à Lyon, juste au bord du Rhône, bien canalisé dans du béton.

Nous déjeunons dans un sympathique petit bar-restaurant nommé le Court-Circuit. Je me régale d’une vraie cuisine végétarienne absolument délicieuse, et non pas des légumes-sans-la-viande habituellement proposés avec un froncement de sourcils désapprobateur, tandis qu’Oswald découvre la très réputée charcuterie Lyonnaise.

Au salon du cheval, nous craquons pour un marionnettiste quelque peu hors-norme.

31 Octobre

Nous quittons Chalamont pour aller passer quelques jours chez Alain, à Crans. Histoire de faire bosser un peu les juments et de prendre l’air de la VRAIE campagne, au milieu des prairies.

Avec vue sur les Alpes

et de toutes les bestioles diverses et variées d’Alain.

Océane et Noé se retrouvent en bonne compagnie !

1er Novembre

Céline et Jarkka nous rejoignent ici pour quelques jours. Ça, c’est vraiment chouette, un petit bain de famille avec ma fille aînée et son amoureux Finlandais...

Eh oui, on loge même à quatre à l’intérieur de Kaplumbağa, pour un petit dîner sympa !

Nous sautons sur l’occasion pour nous faire tirer le portrait !

Et comme Céline et Jarkka sont motorisés, on en profite pour visiter un peu plus la région. Petite balade autour des étangs de la Dombes...
Ces étangs sont conçus à peu près comme ceux de la Brenne, et datent de la même époque, façonnés par des moines qui cherchaient à contourner élégamment leurs quelques 180 journées par an où l’on se devait de manger « maigre ». Viande interdite ? Poisson ! Tous les deux ou cinq ans, les étangs sont mis en assec pour y cultiver des céréales. La Dombes fait grand cas de ses poissons. Ce qui n’empêche que la grosse majorité des carpes, comme celles de la Brenne, sont exportées vers l’Allemagne.

Après un bon pique-nique sous un soleil radieux, Céline nous démontre sa force herculéenne !!! (Y’a un truc ? Chut ! Faut pas l’dire !)

4 Novembre

Hier, Céline et Jarkka ont passé la journée... à l’hôpital de Lyon : Le pauvre Jarkka a sur les épaules et dans le dos un impressionnant urticaire qui ne cesse de s’étendre. Aujourd’hui, il est assommé par les médicaments et il dort, dans le camion. En dépit de la pluie qui tombe en abondance, on décide d’aller jeter un coup d’œil à Pérouges, petite cité médiévale dont la réputation a fait le tour du monde.
Malheureusement, Jarkka est trop secoué pour descendre du camion, où il reste dormir. Céline, Oswald et moi, équipés de nos imperméables et d’un parapluie, faisons courageusement le tour du village.

Et nous ne regretterons pas l’expérience ! Les vieux murs de pierre grise, les routes pavées,

les toitures dégoulinantes, les gargouilles qui crachent,

le puits plein de charme sous la lumière voilée,

tout cela donne une atmosphère musicale et mystérieuse à donner le frisson. Déambulation dans les ruelles quasi désertes,

puis réconfort à l’Ostellerie, une auberge où l’ambiance est feutrée, quasi religieuse. Chocolat chaud présenté en broc, tasses et soucoupes de porcelaine délicieusement surannées, et surtout, une savoureuse galette de Pérouges, spécialité maison depuis plusieurs générations.

Jeudi 6 Novembre, le matin

Nuit agitée : peu après minuit, les treize poneys, la mule et la jument Comtoise d’Alain se sont échappés de leur prairie et sont venus tournicoter autour de la roulotte, bousculer le matériel rangé sous le hangar, ouvrir la réserve de pain dur et se gaver... Alain ne dormant pas encore sur place (sa roulotte n’est pas terminée) j’ai fait le tour de la clôture avec la lampe de poche, et je n’ai rien trouvé de cassé. Par où ont-ils bien pu passer ? Oswald est descendu voir en bas du chemin si la barrière était fermée, pour que le troupeau n’aille pas s’égailler sur la route.
Nous avons tant bien que mal barricadé le hangar avec des planches et nous nous sommes recouchés. Mais ce matin, tout le monde avait disparu. La barrière en bas était toujours fermée. Rien de brisé... Les sapristis de petits malins ! La tête d’Alain quand il est arrivé ! Passons les détails. Nous avons retrouvé la petite troupe environ deux kilomètres plus loin, qui fleuretait avec un troupeau de Montbéliardes. Alain est remonté chercher son camion pendant qu’Oswald et moi surveillions les voyous. Il a fallu deux voyages pour ramener tout le monde au bercail. Huit poneys dans le camion pour la première tournée. Cinq poneys, la jument de trait et la mule pour la deuxième. Tout ça sans petit déjeuner dans le ventre, avec la première gelée blanche de l’année et nos pauvres pieds pas vraiment équipés pour !
Tout ce joli monde gardé à l’attache, le temps que nous nous réconfortions à l’aide d’un bon café brûlant et qu’Alain puisse faire le tour de ses clôtures...

Toujours le 6 Novembre, l’après-midi

Retour au joli bourg de Chalamont, avec son quartier moyenâgeux,

ses murs en galets, typiques de la région

Nous réinstallons Kaplumbağa dans les brouillards de la Dombes

pour finir de mettre au point les quelques formalités obligatoires avant le passage en Italie. Les tests de Coggins des juments sont arrivés : négatifs. Pas de problème de ce côté donc. Altaï doit subir sa visite médicale lundi prochain. Oswald a réussi à obtenir non sans mal son certificat de vie (aventure à lire dans son article : « de la vie et de la mort »)
Comme d’habitude, les habitants du coin nous gâtent. Là, on nous apporte du petit bois bien sec pour notre poêle. Tout coupé d’avance !

Nous avons vu le camion qui doit nous transporter à travers la montagne, nous croisons les doigts pour que les cols ne soient pas trop envahis par la neige (pour l’instant, ils sont ouverts) : passer par le tunnel du Fréjus, c’est 485 € supplémentaires !!! Une paille...

Ajoutons que c’est grâce à Emmanuel et à Marie que vous pouvez lire cet article. Après le spectaculaire accident des juments, Emmanuel et Marie nous ont spontanément proposé leur aide. Il nous ont ouvertes toutes grandes les portes de leur cœur et de leur maison. Et de leur connexion Internet ! Tout ce que vous venez de lire a été envoyé de chez eux. Marie est musicienne. Emmanuel parcourt la plaine de la Dombes avec son détecteur de métaux : il collectionne les monnaies plus ou moins anciennes et a découvert un nombre impressionnant de pièces gauloises, dénommées « rouelles ». Il nous en a même offert une ! Que nous avons aussitôt accrochée au cou de l’un de nos petits chevaux ukrainiens.
Le fiston de treize ans, Antoine, se présente comme... rappeur ! Il écrit, paraît-il, des textes de rap, mais il n’a pas osé nous les montrer. Timidité et modestie. Nous avons partagé plusieurs de leurs repas, et échangé beaucoup de paroles. Merci, merci, Manu et Marie ! Vous resterez ancrés parmi nos plus beaux souvenirs !

Donc la semaine prochaine, nous espérons pouvoir vous écrire d’Italie, si notre bonne étoile nous le permet.
À la grâce de Dieu et inch’Allah !

Anne, 8 Novembre 2014

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