La petite maison de Mr Martin et de Mme Akka

La petite maison de Mr Martin et de Mme Akka

Au départ, il y a l’ami Christian. Christian construit des maisons à faible impact environnemental, avec des matériaux sains ou des matériaux de récupération. Et aussi avec le plus faible impact possible sur le porte-monnaie.

Christian est l’initiateur d’un éco-village en cours d’édification, au cœur de mon si cher Pays des Mille Étangs. De la Brenne, autrement dit. 

Et c’est ce Christian-là qui m’a fait découvrir les merveilleux kerterres d’Évelyne Adam.  Quelle merveilleuse source d’inspiration !

Mais avant de me lancer dans la construction d’une « vraie » kerterre, il me semble prudent de me faire la main sur une aventure plus modeste : construire un abri pour Monsieur le jars Martin de Guinée et Madame l’oie Akka de Toulouse qui cacardent bruyamment dans mon jardin.

Outre les kerterres, je pioche dans une autre source d’inspiration : les merveilleux poulaillers rencontrés en Hongrie durant notre long voyage.

La tradition hongroise
L'esthétique hongroise

Voyons, voyons, que me faut-il ? De la chaux, du sable, de la glaise, des orties… Et de l’eau bien sûr.

Pour la chaux, pas le choix, faut sortir les sous.

Pour le sable, il m’en reste encore pas mal de ce que j’avais fait rentrer pour quelques travaux sur la maison.

La glaise ? Trop facile. Les sangliers creusent leurs bauges dans la forêt, juste derrière la maison. Ils me mâchent le travail. Il suffit d’aller remplir les seaux en chipant l’argile dans ces souilles.

Quant aux orties, elles sont plutôt envahissantes.

Pour l’eau, il faut et il suffit de récupérer l’eau de pluie qui tombe des gouttières.

On commence par un cercle de caillasses, maçonnées à la chaux. Ça évitera les remontées de l’humidité du sol dans le mur de terre crue.

Pour tenir les montants de bois (saule) de la carcasse, l’idée me vient d’utiliser des parpaings cassés. C’est bien pratique. Je cale les branches dans le trou avec des cailloux, je maçonne, et le tour est joué.

Autour de ces montants, je joue à la vannière avec des branches de saule longues et souples, idéales pour tresser l’armature qui servira de support à la patouille.
Et maintenant, splatch ! Splatch ! Le mélange est constitué d’argile et d’ortie. On laisse macérer les orties dans la glaise un peu liquide pendant trois jours. Ça fermente, et les molécules se lient solidement entre elles. L’odeur est disons… particulière.

Pour donner un peu de lumière, la vitre d’un petite camion fera l’affaire.

Ça prend tournure ! Les maçonnes mère et fille sont assez fières d’elles.

Le sol sera en terre battue. Il y aura une rigole pour la récupération d’eau de pluie qui abreuvera Mr Martin et Mme Akka.

Finition avec un enduit de chaux teinté d’ocres de différents tons, bien lissé avec un gros galet.

 

La petite maison de Mr Martin et de Mme Akka

Et voilà le résultat !

Présentation solennelle :

Monsieur Martin, jars de Guinée 

Madame Akka, oie de Toulouse

et leurs trois bébés métis. Guilouse ou Tounée ?

In memoriam

Toute cette histoire se passait dans ma maison berrichonne.

Entre la fin du grand voyage et le début de l’aventure occitane.

Nous étions en plein déménagement.

Jour de mon anniversaire. Coup de téléphone. C’était mon fils Keny, resté vivre dans la maison berrichonne qui l’a vu naître. 

« Je suis désolé… Les oies sont mortes… Joyeux anniversaire. »

Snif ! Snif ! Snif !

Saignées par un putois. Il faut bien que tout le monde vive.

La petite maison de Mr Martin et de Mme Akka

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